Moi, salarié(e) de VVF villages
Voici un communiqué de la CGT, lu au Comité d'entreprise du 21/03 à Najac en présence de la nouvelle présidente, Martine Pinville.
"Moi, salarié de VVF villages,
Je travaille dans un village de vacances. Je me donne à fond pour les clients. Je fais mon métier du mieux que je peux. On est souvent polyvalent sur un village, il faut savoir tout faire et être toujours disponible. On remplit des fiches d’heures sur le papier, mais en réel, on en fait plus! Même si on ne me donne pas toujours les moyens nécessaires, je m’adapte. Il paraît, que le siège ne nous accorde pas assez de budget... nous dit-on ! On ne sait pas trop ce que c’est le siège. Pour moi, mon patron, c’est le directeur. Mais, en fait, mon directeur, il est comme moi, il s’adapte... le problème c’est que moi, je suis au bout de la ligne. S’il y a un souci, je dois composer ou prendre la porte! Même titulaire, mon métier est précaire! Je suis un saisonnier...... Mon avenir est toujours suspendu à un fil…
Moi, je « dirige » un village de vacances. Mon travail consiste à satisfaire toujours plus ma clientèle, faire plus de chiffre d’affaire, accompagner et organiser le travail de mes collègues du village: Et oui, on l’oublie souvent mais ce sont mes collègues et non pas mon personnel! Je dois être « rentable » et pour ça, il faut que je me débrouille...Mon budget de fonctionnement est restreint quant à l’investissement, c’est quasi inexistant ! Je dois rendre des comptes sur tout. Je dois aussi faire de la « politique » avec les représentants des collectivités locales. On me prend pour le patron dans mon petit village, mais au fond, je ne suis qu’un salarié comme les autres !! Parfois, je ne sais plus quel est mon objectif ou quelle est ma place?? Comment réussir ma mission sans moyen ?? trop souvent, je me sens seul et démuni.
Et moi, je travaille au siège. On dit parfois, le « saint siège » comme s’il y avait une dimension religieuse à ce qui s’y passe... je travaille dans un système hiérarchique parfois absurde et qui ne cesse de changer. Dès qu’on a pris ses marques, et qu’on arrive à être efficace, on rechange. Je ne trouve plus de sens à mon travail !!... je vois les autres qui tombent, et je ne sais pas quand mon tour va arriver. Il y’a ceux qui sont « dans les petits papiers » un jour, tout leur sourit. Et puis le lendemain, ils ont disparu, effacé… Nous sommes dans un monde où celui ou celle qui n’est pas 100% en phase ou à un avis contraire est prié de se taire ou de s’en aller. On a souvent l’impression de marcher sur la tête… Certains de mes collègues n’en peuvent plus… le licenciement s’appelle désormais rupture conventionnelle. Mes nouveaux « outils » sont dits être révolutionnaires, mais dans les faits ça ressemble plus à une « usine à gaz » incontrôlable qui rend les gens dingues !
Tout le monde sourit, se tutoie, comme si nous étions une grande famille. Mais au fond, plus rien ne nous rassemble...
Toutes ces petites voix ne s’entendent pas au sommet de l’arbre. La CGT leur donne ici un porte-voix pour se faire entendre et pour que l’arbre entier prenne conscience de son écosystème menacé.
Cette année, nous allons tous fêter nos 60ans. Il paraît que c’est l’âge de la sagesse.
A 60 ans, on sait prendre du recul, on n’est pas fougueux.
A 60 ans, on apprend de ses erreurs passées et on ne les reproduit pas.
A 60 ans, on prend les bonnes décisions en accord avec tout le monde.
A 60 ans, on sait fédérer sa famille, on prend soin des plus jeunes et des plus fragiles. On écoute et on comprend.
A 60 ans, on transmet ses valeurs, on parle de ses racines, on partage sa culture.
il temps que VVF Villages soit en phase avec son âge.
Il n’est jamais trop tard pour voir, comprendre et grandir! "