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CGT vvfvillages
4 septembre 2014

Projecteur sur Michelle Demessine, présidente de l'UNAT

http://www.lechotouristique.com/carnet-des-decideurs/demessine-michelle,66227

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Présidente de l'Union nationale des associations de tourisme et de plein air (Unat)

Biographie

Michelle Demessine est née le 18 juin 1947.

Elle est mariée et a un enfant.

ETAPES DE CARRIÈRE

1973-83 : membre de la commission exécutive de l’Union Départementale de la Confédération générale du travail (CGT).

1976-90 : présidente du comité départemental de l’Union des Femmes Françaises.

1983-85 : membre du Conseil économique et social du Nord-Pas-de-Calais.

1992-97 : sénatrice du Nord.

1995-2001 : conseillère municipale d’Houplines.

1997-2001 : ministre du tourisme.

2001-05 : adjointe à la maire de Lille, chargée du sport et vice-présidente de Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU).

Depuis 2001 : sénatrice du Nord.

2008-14 : adjointe à la maire de Lille.

Depuis 2014 : présidente de l’Union nationale des associations de tourisme et de plein air (Unat).

RÉALISATIONS

Michelle Demessine est une femme politique française, sénatrice du Nord depuis 2001, et ancienne ministre du tourisme.

Elle rejoint le Parti communiste français en 1970, et s’implique dans la défense des salariés en tant que militante. Elle participe, parallèlement, aux actions pour le respect et le développement des droits des femmes. De 1976 à 1990, elle assure la présidence du comité départemental de l’Union des Femmes Françaises (devenu Femmes Solidaires). Au début des années 1990, elle s’engage également pour la dignité et la citoyenneté des personnes handicapées et orchestre une campagne contre la drogue.

En 1992, Michelle Demessine devient sénatrice du Nord, fonction qu’elle conserve jusqu’en 1997, date à laquelle elle est promue secrétaire d’Etat au Tourisme. Au sein du ministère du Tourisme, elle se mobilise pour le tourisme social et associatif. Par ailleurs, elle crée le label Tourisme & Handicap, ayant pour mission de faciliter les départs des personnes handicapées.

En quittant le gouvernement en 2001, elle est réélue Sénatrice du Nord. Engagée dans le développement du sport de haut-niveau, elle devient adjointe au Maire de Lille, chargée des activités sportives, vice-présidente de Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU) et présidente de la commission Grand Stade de la communauté urbaine.

Promue présidente du l'Union Nationale des Associations de Tourisme et de Plein Air (UNAT) en 2014, succédant ainsi à Patrick Brault, Michelle Demessine défend le tourisme social et solidaire, ainsi que le droit aux vacances.

 

http://www.michelledemessine.fr/dossiers/societe/article/retablissons-un-droit-aux-vacances#.VAh16kCmR40

3 juin 2014 - Tourisme et société

Rétablissons un droit aux vacances pour tous

"Parce que les vacances sont sources d’émancipation individuelle et collective, vecteur du vivre et du mieux être ensemble, alors que notre société en tension exacerbe les peurs, met en concurrence les individus et n’apporte plus de perspectives, de vision d’avenir, il est urgent de réaffirmer le droit aux vacances pour tous comme une priorité nationale.

(version longue de l’article paru dans l’Humanité du mardi 3 juin 2014).

LES VACANCES MAIS PAS POUR TOUT LE MONDE…

Selon les divers instituts ou cabinets spécialisés, les chiffres divergent mais tous actent de la baisse régulière du taux de départ des français en vacances. Globalement, un français sur deux ne part pas ou plus en vacances. La régression du taux de départ des Français ne fait que se renforcer depuis près de 10 ans et il n’est malheureusement pas surprenant d’observer que plus le niveau de ressources est faible plus le taux de non départ s’accroit. Près de 70% des plus pauvres de notre pays ne partent pas en vacances contre 15% des plus riches. Ce processus avait débuté bien avant la crise financière 2009. L’une des raisons est une diminution du pouvoir d’achat des populations dont le revenu progresse moins vite que l’augmentation des tarifs des hébergements touristiques. Sur 10 ans Le revenu disponible brut n’a progressé que de 16 % quand augmentaient sur la même période, les prix du secteur tourisme de 25 % (Gilles Caire, Université de Poitiers).

La barrière du non départ en vacances a également une dimension sociale. Le départ en vacances pour 50 % de la population se passe soit en résidence secondaire, ou chez des amis bénéficiant d’un patrimoine, diminuant ainsi le coût d’un séjour. Pour les publics ayant un faible revenu, cette possibilité de partir est très rare car ils ne bénéficient pas du réseau relationnel nécessaire entrainant ainsi une reproduction sociale inégalitaire quant à l’acquisition d’une culture du partir en vacances.

La situation des conditions économiques et sociales de nos compatriotes génère aussi des freins culturels. Les vacances, c’est pas pour moi ou encore pourquoi partirai-je en vacances alors que je n’ai pas de congés puisque je suis au chômage ! Il faut en outre souligner le recul constant du départ en vacances des jeunes et ce de manière beaucoup plus accentué que pour les catégories les plus âgées.

Ce tour d’horizon rapide nous montre les racines économiques, sociales et culturelles de la fameuse fracture touristique et pourtant qui ne rêvent pas de vacances ?

LES VACANCES, FACTEUR D’EPANOUISSEMENT, D’EMANCIPATION… Et DE COHESION SOCIALE

Lorsque que l’on pose la question pourquoi voudriez vous partir en vacances à une personne qui ne part pas la réponse est quasi systématique : faire comme tout le monde ! Faire comme tout le monde et s’identifier au corps social. Faire comme tout le monde pour être comme tout le monde. La transhumance estivale est un rite comme nous l’explique Pierre Périer professeur à l’université de Rennes. Peu importe les bouchons, les files d’attente sur un quai gare, car ces vicissitudes tant présentées comme des contraintes créer une histoire à raconter : une histoire commune.

Mais les effets des vacances vont bien au-delà, elles impactent aussi les comportements, elles influent sur la relation à l’autre, sur la perception de soi et de son environnement. Lorsque l’on interroge des personnes en leur demandant qu’elles sont les éléments négatifs dans leur vie, l’endettement vient en premier et arrive en deuxième position le fait de ne pas pouvoir payer une semaine de vacances. Quasiment au même titre qu’un divorce, le non départ en vacances est une fêlure dans le parcours de vie. D’un point de vue plus positif le fait de partir en vacances, pour des personnes ayant depuis longtemps perdu l’habitude du départ est un facteur de remotivation, il redonne envie, envie de s’investir, de construire un projet. Ces effets ricochets sont perceptibles très clairement. Des familles par exemple qui ont le plus souvent bénéficié du soutien de leur CAF et de l’ANCV pour leur projet vacances, s’investissent ensuite dans la vie de leur quartier ou s’impliquent dans les associations locales. Faire société c’est également partir en vacances.

Au-delà de l’implication sociale, des travaux montrent l’impact positif sur la santé. En effet, les effets mobilisateurs comme le départ, le mouvement, le fait de « se bouger » invitent la personne à sortir de l’inertie de son quotidien. Pour les familles, les vacances sont aussi un temps de repos pour tous ses membres. L’impact climatologique, la qualité et la diversité des repas servis, les activités sportives proposées sont aussi des facteurs concourant au bien être et donc à la santé.

N’oublions pas que les vacances peuvent faire écho aux grandes évolutions de notre société. Comme le vieillissement de la population, il est un fait avéré que le besoin de répit des aidants familiaux est essentiel pour que la relation aidant/aidé se poursuive, et les vacances une solution permettant de se ressourcer et ainsi poursuivre le choix de vie qui est celui des accompagnants. Ou encore l’insertion professionnelle, un jeune du Nord-Pas-de-Calais accompagné par sa mission locale dans un projet vacances nous dit qu’il a repris la construction de son CV, qu’il s’est fixé de nouveaux objectifs de formation et surtout qu’il a repris confiance en lui.

Ces exemples nous montrent non seulement la fonction citoyenne des vacances. Alors pourquoi une telle défiance quand on parle de bonheur et de réalisation de soi pour une grande partie de la population ? Le droit aux vacances n’est pas une question incongrue en période de crise.

LES CONDITIONS POUR EN FAIRE UNE PRIORITE NATIONALE

Les vacances sont un droit, le départ, un défi. L’organisation de l’accès aux vacances pour tous doit se construire autour d’une politique publique et une démarche de proximité. Car les vacances bien trop d’entre nous se les interdisent.

"Il faut donc un plan global, défini et piloté par l’Etat et les Collectivités locales pour exercer une prise réelle sur la réalité" écrivait Claudie Buisson dans le cadre du rapport visant à lutter contre la fracture touristique.

J’ai cette même conviction qui a été le fil rouge de mon action en tant que ministre du tourisme de 1997 à 2001. Ce défi est un enjeu majeur pour la communauté nationale et exige une intervention d’ampleur autour de trois grandes orientations.

Premièrement, il convient de reconnaître la valeur sociale de vacances accessibles à tous et promouvoir un tourisme qui soit facteur de cohésion sociale, vecteur d’enrichissement personnel et collectif, d’ouverture à l’autre et facteur de lutte contre l’exclusion.

Il faut donc réaffirmer le droit aux vacances et l’ambition de la mixité sociale : Il convient d’agir pour que le droit aux vacances pour tous inscrit dans la loi de 1998 contre l’exclusion devienne une réalité. Cela suppose une mobilisation large et concertée des pouvoirs publics, des collectivités territoriales, des organismes sociaux, des CE et COS et de tous les autres acteurs du départ en vacances. Il nous oblige aussi à rassembler et à coordonner l’ensemble des dispositifs et des outils pour cet objectif commun.

Deuxièmement, les autorités et organismes publics déploient aujourd’hui beaucoup de moyens et d’énergie pour attirer les touristes étrangers. Cet engagement est essentiel tant du point de vue de la contribution à notre balance commerciale que de celui de la rencontre et de l’échange entre les peuples. Soit mais rappelons que le tourisme dit « domestique » c’est à dire celui des français en France représente près des deux tiers des 7,4% du PIB soit plus de 5%.

A l’enjeu essentiel de cohésion sociale s’ajoute donc une dimension économique indéniable à l’heure où notre croissance est en berne. Il s’agit ici de soutenir les professionnels du tourisme de proximité comme par exemple ceux du Tourisme Social et Solidaire réunis au sein de l’Unat. Ces acteurs présents sur l’ensemble du territoire national sont les chefs de file du Tourisme « made in France », soucieux de la mixité sociale des publics accueillis et porteurs d’une vision durable de l’économie. Ce Tourisme des Hommes et des Territoires incarné aussi par d’autres acteurs comme les gîtes, les campings, la petite hôtellerie indépendante etc.… doit retrouver des marges de manœuvre pour rendre son offre plus accessible. L’Etat, aux côtés des régions, a ici un rôle primordial en s’engageant financièrement dans un plan de soutien à la rénovation de leur patrimoine.

Troisièmement, il faudrait agir sur les freins culturels, les appréhensions de tout ordre qui laisseraient penser que les vacances, c’est obligatoirement partir loin de chez soi. En toute saison, notre pays présente une grande diversité de paysages et de terroirs, il faut donc valoriser le « Partir en France » et l’offre de séjours de proximité.

D’autre part, l’acculturation aux vacances passe aussi par les plus jeunes et par la communauté éducative. Les colonies de vacances et les classes de découvertes doivent bénéficier de nouveaux moyens et être davantage valorisées auprès des familles et du grand public.

Au delà de ces quelques propositions, Il y aurait bien entendu d’autres mesures à envisager afin d’encourager le développement économique durable des acteurs touristiques garants de la cohésion des territoires mais ce nouvel âge pour le droit aux vacances pour tous reste à construire. Il pourrait être vertueux et permettre à notre beau pays de réapprendre à s’aimer."

Michelle DEMESSINE

Ancienne Ministre du Tourisme - Sénatrice du Nord

 

L’État, aux côtés des régions, a ici un rôle primordial
les rendez-vous de l'économie sociale et solidaire
Mardi, 3 Juin, 2014
"Les conditions pour faire du tourisme social et solidaire une priorité nationale" par Michèle Demessine, ancienne ministre du Tourisme, sénatrice du Nord

Parce que les vacances sont source d’émancipation individuelle et collective, vecteur du vivre et du mieux-être ensemble, alors que notre société en tension exacerbe les peurs, met en concurrence les individus et n’apporte plus de perspectives, de vision d’avenir, il est urgent de réaffirmer le droit aux vacances pour tous comme une priorité nationale.

L’organisation de l’accès aux vacances pour tous doit se construire autour d’une politique publique et d’une démarche de proximité. Car les vacances, bien trop d’entre nous se les interdisent. « Il faut donc un plan global, défini et piloté par l’État et les collectivités locales pour exercer une prise réelle sur la réalité », écrivait Claudie Buisson dans le cadre du rapport visant à lutter contre la fracture touristique. J’ai cette même conviction qui a été le fil rouge de mon action en tant que ministre du Tourisme de 1997 à 2001. Ce défi est un enjeu majeur pour la communauté nationale et exige une intervention d’ampleur autour de trois grandes orientations.

Premièrement, il convient de reconnaître la valeur sociale de vacances accessibles à tous et de promouvoir un tourisme qui soit facteur de cohésion sociale, vecteur d’enrichissement personnel et collectif, d’ouverture à l’autre et facteur de lutte contre l’exclusion.

Il faut donc réaffirmer le droit aux vacances et l’ambition de la mixité sociale : il convient d’agir pour que le droit aux vacances pour tous inscrit dans la loi de 1998 contre l’exclusion devienne une réalité. Cela suppose une mobilisation large et concertée des pouvoirs publics, des collectivités territoriales, des organismes sociaux, des comités d’entreprise et centres d’orientation sociale (COS) et de tous les autres acteurs du départ en vacances. Il nous oblige aussi à rassembler et à coordonner l’ensemble des dispositifs et des outils pour cet objectif commun.

Deuxièmement, les autorités et organismes publics déploient aujourd’hui beaucoup de moyens et d’énergie pour attirer les touristes étrangers. Cet engagement est essentiel tant du point de vue de la contribution à notre balance commerciale que de celui de la rencontre et de l’échange entre les peuples. Soit, mais rappelons que le tourisme dit domestique, c’est-à-dire celui des Français en France, représente près des deux tiers des 7,4 % du PIB, soit plus de 5 %.

À l’enjeu essentiel de cohésion sociale s’ajoute donc une dimension économique indéniable à l’heure où notre croissance est en berne. Il s’agit ici de soutenir les professionnels du tourisme de proximité comme par exemple ceux du tourisme social et solidaire réunis au sein de l’Unat. Ces acteurs présents sur l’ensemble du territoire national sont les chefs de file du tourisme made in France, soucieux de la mixité sociale des publics accueillis et porteurs d’une vision durable de l’économie.

Ce tourisme des hommes et des territoires, incarné aussi par d’autres acteurs comme les gîtes, les campings, la petite hôtellerie indépendante, etc., doit retrouver des marges de manœuvre pour rendre son offre plus accessible. L’État, aux côtés des régions, a ici un rôle primordial en s’engageant financièrement dans un plan de soutien à la rénovation de leur patrimoine.

Troisièmement, il faudrait agir sur les freins culturels, les appréhensions de tout ordre qui laisseraient penser que les vacances, c’est obligatoirement partir loin de chez soi. En toute saison, notre pays présente une grande diversité de paysages et de terroirs, il faut donc valoriser le « partir en France » et l’offre de séjours de proximité.

D’autre part, l’acculturation aux vacances passe aussi par les plus jeunes et par la communauté éducative. Les colonies de vacances et les classes de découverte doivent bénéficier de nouveaux moyens et être davantage valorisées auprès des familles et du grand public.

Au-delà de ces quelques propositions, il y aurait bien entendu d’autres mesures à envisager afin d’encourager le développement économique durable des acteurs touristiques garants de la cohésion des territoires, mais ce nouvel âge pour le droit aux vacances pour tous reste à construire. Il pourrait être vertueux et permettre à notre beau pays de réapprendre à s’aimer.

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